Volume XXVI Numéro 5, 8 NOVEMBRE 1999
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LES ARCHIVES
LA UNE

En finir avec le sous-financement chronique

Georges Anglade honoré par l'UNESCO

Remise d'un doctorat honorifique à la Juge Louise Arbour


SOMMAIRE DU NUMÉRO

En finir avec le sous-financement chronique

Georges Anglade honoré par l'UNESCO

Remise d'un doctorat honorifique à la Juge Louise Arbour

Le CREFÉ, Centre d'excellence en recherche !

Un atout majeur pour le secteur financier québécois

Les aides familiales exploitées

Récent colloque sur l'État et les universités

Qu'est-ce que la communautique ?

Deux nouvelles concentrations en intervention sociale

Se chauffer sans se saigner

Implanter une école de nouvelles technologies en Afrique

Pourquoi si peu de candidates en politique ?

La linguistique à l'honneur sur le web

COLLOQUE
La question du génocide


Chapeau !
aux diplômés 1998-1999


Des étudiants de l'Équateur séjournent à l'UQAM

Bourses en sciences de la gestion

Élection du doyen de science politique et de droit

Un millier de jeunes au Camp scientifique UQAM

25 000 $ pour la Chaire Téléglobe Raoul-Dandurand

Titres d'ici

2001 : odyssée de la mode

Arts visuels Colloque interuniversitaire et exposition

Galerie de l'UQAM Narration, associations, mémoire

Golf universitaire Triomphe à Carleton

VITE LU

SOUTENANCES DE THÈSE

Les aides familiales : des femmes parmi les plus exploitées
Mme Ruth Rose, professeure au Département des sciences économiques.

Savez-vous ce qu'est une aide familiale ? Dans presque tous les cas, ce sont des femmes qui travaillent dans une résidence privée. Généralement, elles gardent des enfants et font le ménage, mais certaines s'occupent de personnes handicapées ou âgées, et d'autres n'effectuent que des tâches ménagères. Et tout cela en travaillant, en moyenne, 60 à 70 heures par semaine pour un salaire moyen de 271 $. C'est ce qu'affirme Mme Ruth Rose, professeure de sciences économiques, qui vient d'obtenir une subvention stratégique du CRSH pour réaliser une recherche sur la valeur économique du travail des aides familiales, et ce à la demande de l'Association des aides familiales du Québec. Il s'agit d'une recherche d'intérêt public, souligne Mme Rose. « Ces femmes accomplissent un travail très dur qui demande des qualifications et qui mérite d'être mieux rémunéré. Il faut que la façon dont on les traite devienne quelque chose de politically incorrect ».

Actuellement, on dénombre environ 10 000 aides familiales au Québec et elles ne sont pas protégées par la Loi sur les normes du travail. Leurs tâches, explique la chercheuse, sont largement invisibles comme celles des femmes au foyer. Malgré les nombreuses études réalisées sur le travail ménager, personne n'a évalué de façon systématique la valeur économique du travail effectué par les aides familiales. « On a encore tendance à penser que les femmes à la maison ne font rien ou que leur travail n'exige pas de qualifications ou d'efforts. Cette même conception s'applique aux aides familiales dont certaines travaillent pourtant près de 24 heures par jour, sept jours par semaine, sans avoir la possibilité d'obtenir une journée de congé ».

Un des objectifs de la recherche consiste justement à mesurer la valeur économique du travail des aides familiales. Comment ? En demandant à un certain nombre d'entre elles de remplir un journal de bord dans lequel elles pourront énumérer toutes les tâches qu'elles accomplissent dans des intervalles de 15 minutes, et en les faisant participer à des entrevues individuelles. Par la suite, la valeur de ce travail sera mesuré en multipliant le temps consacré aux différentes tâches par les salaires de membres de professions équivalentes (cuisinier, éducatrice en garderie) sur le marché du travail régulier. La méthodologie s'inspirera de celle utilisée pour évaluer la contribution au Produit Intérieur Brut (PIB) du travail ménager non-rémunéré effectué à l'intérieur de la famille.

« Certaines aides familiales, précise Mme Rose, possèdent peu d'instruction et ne connaissent pas leurs droits, comme les immigrantes par exemple. D'autres ont une formation et peuvent négocier leurs conditions de travail ou dénicher un autre emploi. Mais la plupart se sentent isolées ». Ruth Rose souhaite que les résultats de la recherche servent d'instrument entre les mains de l'Association des aides familiales du Québec afin qu'elle puisse intervenir politiquement auprès du gouvernement pour qu'il oblige les employeurs à respecter les normes minimales du travail et ainsi améliorer les conditions de travail de ce groupe de femmes.