Le Groupe de recherche en écologie forestière interuniversitaire (GREFi) a récemment obtenu la prestigieuse subvention de Centre de recherche du Fonds pour la Formation de Chercheurs et l'Aide à la Recherche (FCAR). Le directeur du GREFi, le professeur du Département des sciences biologiques Christian Messier, ne cache pas sa joie. « Pour nous, c'est une consécration très importante qui confirme que Montréal possède un centre de recherche de très haute qualité en écologie forestière, très performant et de calibre international. » Le programme du Fonds FCAR vise à contribuer au développement et à la consolidation de centres d'excellence dans des domaines bien définis. La compétition y est féroce. Le taux de réussite varierait entre 10 et 20 %. La décision du FCAR est assortie d'une subvention de 332 500 $, répartie sur trois ans (100 000 $ / an, plus 32 500 $ pour le volet équipement). Renouvelable, la subvention gonfle le budget de fonctionnement qui atteint ainsi près de 250 000 $ / an. « Le financement du FCAR nous assure que les universités vont continuer à nous soutenir, ce qui est très important », explique M. Messier.
De meilleures conditions
pour les étudiants
« Cet argent servira d'abord à améliorer les conditions des étudiants, assure M. Messier, à leur verser des bourses d'appoint, à les mettre en contact avec des chercheurs nationaux et internationaux lors de conférences ou séminaires, à financer des stages dans d'autres laboratoires, pour améliorer une technique, par exemple, ou échanger avec d'autres spécialistes... Cela va avec ma vision d'un centre de recherche, un regroupement qui permet l'éclosion des grandes idées, en procurant un milieu de vie stimulant où étudiants et chercheurs peuvent atteindre leur pleine capacité. » Oeuvrant à la fois aux niveaux théorique et pratique, sur des thèmes variés et dans des écosystèmes différents, soit la forêt boréale et la forêt feuillue, le regroupement de chercheurs travaille de façon concertée dans plusieurs projets communs. Cela permet un mélange d'idées et d'expertises propice à l'émergence de nouveaux concepts et façons de faire.
L'UQAM, leader du GREFi
La performance du GREFi est incontestable. Reconnu comme chef de file en écologie forestière, le groupe draîne annuellement près de 3 M $ en subventions et contrats de recherche (voir Figure 1). Il regroupe 23 membres réguliers provenant de six universités, un institut de recherche et un organisme gouvernemental1. Les professeurs-chercheurs encadrent actuellement près de 120 étudiants de deuxième et troisième cycles et sept stagiaires post-doctoraux. Le taux de diplômation dépasse 95 %.
Port d'attache du GREFi, l'UQAM a toujours été et en demeure le leader. « Depuis l'émergence du GREF à l'UQAM en 1987 et sa transformation en GREFi en 1997, l'UQAM nous a remis 492 000 $ en fonds d'infrastructure, 187 000 $ en équipement et a aménagé 268 m2 de locaux, ajoute le directeur. La reconnaissance par le FCAR est aussi une belle récompense pour l'UQAM qui nous a beaucoup appuyé2. » Cela a contribué à forger la solide réputation de ce noyau uqamien qui réunit notamment huit professeurs, et plus de la moitié des étudiants du GREFi, attachés aux programmes de maîtrise et de doctorat en sciences biologiques et de l'environnement.
Faire de Montréal
une plaque tournante
Même s'il pilote un centre qui réunit toutes les forces vives de la région en écologie forestière, le directeur du GREFi n'entend pas s'asseoir sur ses lauriers. « Il faut continuer à innover, à bien performer. Il faut envisager devenir un centre de recherches et de pratiques forestières au Canada et en Amérique du Nord. Montréal regroupe déjà les sièges sociaux de la plupart des grandes compagnies forestières canadiennes, qui disposent d'un important centre de recherche avec qui nous avons plusieurs projets. L'industrie des pâtes et papiers a aussi son centre de recherche. En resserrant les liens avec ces organismes, de même qu'avec le Secrétariat des Nations Unies sur la biodiversité, avec le GRIL, un Centre de recherche FCAR interuniversitaire oeuvrant en limnologie, avec le McGill School of Environment, et en comptant sur nos liens très étroits avec l'Institut des sciences de l'environnement, nous pourrions contribuer à faire de Montréal la plaque tournante en recherche et en foresterie. »
1. Il s'agit de l'UQAM, McGill, l'UdeM, Concordia, l'UQAT, l'UQAC, l'Institut Armand-Frappier et le Service canadien des Forêts.
2. Mentionnons également l'ouverture de quatre postes de professeurs en écologie forestière depuis 1987 et l'appui, en collaboration avec l'UQAT, à la création de la Forêt d'enseignement et de recherche du Lac Duparquet et de la Chaire industrielle CRSNG-UQAT-UQAM en aménagement forestier durable.