Numéro 10,
27 janvier 1997

Opération "inventaire" à Galerie de l'UQAM

Une collection qui mérite d'être mieux connue


Dans l'ordre habituel: Martin Champagne, étudiant stagiaire à la maîtrise en étude des arts; Sophie Joyal, étudiante stagiaire à la maîtrise en muséologie; Chantal Bouthat, directrice administrative de la Galerie; Rose-Marie Arbour, directrice artistique de la Galerie; Martin Boisseau, technicien surnuméraire; Christian Ekemberg, technicien en muséologie; Rosine Lessard, secrétaire de direction et Pierre Leclerc, technicien en muséologie. N'apparaissent pas sur la photo: Patricia Dufour et Anne-Marie Ninacs, étudiantes à la maîtrise en muséologie.

La Galerie de l'UQAM procède, depuis quelques mois déjà, à l'inventaire et au catalogage des objets de la collection d'oeuvres d'arts de l'Université. Une démarche qui répond à la volonté, exprimée par tout le secteur des arts, que la collection soit inventoriée et entreposée selon les règles de l'art et qu'elle serve désormais à la formation des étudiants de divers programmes d'histoire de l'art, d'arts plastiques et de muséologie ainsi qu'à la recherche dans ces mêmes disciplines. Elle répond également au projet de la Société des musées québécois de soutenir l'informatisation des collections des institutions membres en vue de les mieux faire connaître, de gérer leur développement de façon rationnelle et de favoriser les échanges.

Le legs Dumouchel
La collection est surtout constituée d"oeuvres d'art léguées à l'UQAM par l'École des beaux-arts de Montréal (ÉBAM), en 1969. Elle est donc étroitement liée à l'histoire de l'ÉBAM. À la création de l'UQAM, l'École fut intégrée à l'Université, qui hérita de ses divers fonds d'oeuvres et d'archives. "L'ensemble le plus important est connu sous le nom de legs Dumouchel, soutient Mme Chantal Bouthat, directrice administrative de la Galerie. Il regroupe environ 3200 estampes, produites entre 1961 et 1969 par les étudiants d'Albert Dumouchel, et représente l'origine de ce qui sera connu comme un important courant montréalais en gravure." Professeur à l'ÉBAM, puis à l'UQAM, Albert Dumouchel est l'initiateur de la gravure du début des années 1960. "Figure centrale de l'art contemporain, Dumouchel a su regénérer la gravure et démocratiser l'art", estime la directrice artistique de la Galerie, Mme Rose-Marie Arbour. Parmi ceux qui ont marqué cette période de la gravure québécoise, nommons: Roland Pichet, Jeanine Leroux Guillaume, Serge Tousignant, Robert Wolfe, Pierre Ayot et Peter Daglish.

Ce fonds de collection s'est accru au cours des années 1970, 1980 et 1990, par le biais de dons, d'un nombre important d'oeuvres d'artistes actifs dans la période contemporaine et actuelle de l'art québécois. De cet ensemble, il faut signaler, en provenance de la collection de Bruno Cormier cédée à l'UQAM, une quarantaine d'oeuvres sur papier de Pierre Gauvreau, datées de 1938 à 1946, qui renvoient à une période déterminante de l'histoire de l'art au Québec. En complémentarité et en continuité avec cette période, signalons également des oeuvres de Lise Gervais datant des années 1950, de Gérard Tremblay et de Jean Goguen. Les années 1960 et 1970 sont représentées par des oeuvres de Claude Tousignant, Robert Roussil, Guy Montpetit, Jacques de Tonnancour, Pierre Ayot, Mel Boyaner, René Derouin, Peter Gnass, Henri Saxe et Bill Vazan.

Outre le legs Dumouchel, la collection de l'École des beaux-arts et les donations privées, la collection de l'Université compte des peintures, estampes, sculptures et dessins d'environ 25 étudiants du département d'arts plastiques, boursiers McAbbie ou Greenshields surtout, depuis les années 1980, ainsi que des oeuvres intégrées aux pavillons construits depuis 1980.

Un travail de moines effectué par des stagiaires
Selon Mmes Bouthat et Arbour, le travail d'inventaire et de catalogage ouvrira la collection à divers publics et permettra aux communautés universitaire et muséale de l'explorer et de l'exploiter selon leurs besoins respectifs. C'est le Système de classification Info-Muse pour les musées de beaux-arts et d'arts décoratifs qui est utilisé pour cet inventaire. Le projet, longtemps retardé pour des raisons d'ordre budgétaire, a pu se concrétiser grâce, entre autres, à une subvention du Programme d'aide aux musées du ministère du Patrimoine canadien. Ce travail de moines est effectué en grande partie par des étudiants stagiaires à la maîtrise en études des arts et en muséologie.